
En Suisse, plus d'un tiers des 4,5 millions de travailleurs sont employés à temps partiel, souvent sans se rendre compte des conséquences financières sur leur prévoyance professionnelle. Le système de pension suisse, basé sur le deuxième pilier (LPP), pénalise particulièrement ces travailleurs.
Les Écueils du Temps Partiel
Seuil d'entrée LPP : Pour être assuré dans le cadre du LPP, un salarié doit gagner au moins 22 050 francs par an chez un même employeur. Beaucoup de travailleurs à temps partiel, répartissant leur emploi entre plusieurs employeurs, n'atteignent pas ce seuil et se retrouvent sans cotisation LPP.
Déduction de coordination : Une partie du salaire est couverte par l'AVS et une autre par la caisse de pension. La déduction de coordination fixe à 25 725 francs, réduit la portion du salaire assurée par le LPP, désavantageant encore les travailleurs à temps partiel.
La Nécessité d'une Prévoyance Active
Les femmes, souvent plus touchées par le travail à temps partiel, doivent être particulièrement vigilantes. Des versements volontaires au deuxième pilier et des contributions au troisième pilier (prévoyance privée) sont des moyens d'augmenter leur capital de retraite.
Réforme en Vue
En 2023, le parlement suisse a adopté une réforme visant à abaisser le seuil d'entrée LPP à 19 845 francs et à fixer la déduction de coordination à 20% du salaire AVS. Cette réforme devrait permettre à environ 100 000 personnes de bénéficier d'une meilleure couverture. Cependant, la baisse du taux de conversion de 6,8% à 6,0% suscite des débats et la réforme sera soumise à un référendum cet automne.
Cette réforme est essentielle pour améliorer la prévoyance des travailleurs à temps partiel, bien que son adoption reste incertaine. Les sondages indiquent un soutien mitigé, rendant l'issue du référendum incertaine.
Source : Le Temps, Marius Leutenegger, Publié le 18 juin 2024 à 12:27.